Elle gardera à vie les séquelles de son malaise. Mais en attendant, cette jeune dame française, Emeline Broequevielle, a décidé d’attaquer sa hiérarchie pour non-assistance à personne en danger. D'après elle, ses supérieurs auraient attendu trois heures avant de finir par appeler les secours, devant l'insistance de ses collègues. « Je suis allée plusieurs fois dans le bureau du chef pour dire que je ne me sentais pas bien. On m'a dit de finir mon travail et qu'ensuite, on appellerait les pompier »", témoigne-t-elle.
En CDD à La Poste depuis 2009, la factrice avait envoyé un message pour dire qu'elle "ne se sentait pas bien", relate France 3 Nord-Pas-de-Calais. Son chef la rappelle et lui met la pression. En dépit d'un très fort et inhabituel "mal de tête", elle cède et parcourt la vingtaine de kilomètres qui la séparent de l'agence. A 6h30, elle prend son service. Son état ne s'arrange pas. Elle se plaint de ne "plus sentir sa jambe ni son bras". "Ce que tu fais debout, tu peux le faire assis", lui rétorque-t-on, alors que la position assise ne change rien à son malaise. Tant bien que mal, Emeline continue "de trier le courrier dans le sens de sa tournée". Un déplacement qu'elle n'effectuera heureusement pas. Sur l'insistance "autoritaire" d'un collègue syndicaliste et membre du CHSCT, l'alerte est déclenchée. A 9h30, la jeune femme est emmenée par une ambulance, direction l'hôpital.
Les médecins lui font passer une IRM. C'est un AVC, le côté droit du cerveau est atteint. Reconnue en arrêt longue maladie, Emeline n'a toujours pas repris le travail et dit constituer "un dossier pour être reconnue comme travailleur handicapé".
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